lundi 4 avril 2011

Réforme de l'électricité : une demi-victoire sur le prix du nucléaire pour EDF

L'électricien public devrait vendre son énergie nucléaire à ses concurrents à un prix proche de 40 euros par mégawattheure. Son président, Henri Proglio, visait 42 euros, mais le gouvernement veut limiter l'impact de cette mesure sur les tarifs.


Les ministres ou leurs directeurs de cabinet devaient aussi aborder vendredi l'épineuse question de la réforme de l'électricité et de ses conséquences sur les prix pour les particuliers. La loi prévoit en effet que le coût du nucléaire dans les tarifs « Bleu » -estimé aujourd'hui à plus de 35 euros le MWh -converge vers l'Arenh (le prix de gros du nucléaire que paieront les concurrents d'EDF) à l'horizon de 2015. Plus ce dernier sera élevé, plus la hausse tarifaire sera forte.


Selon un document présenté par EDF aux pouvoirs publics, la demande de l'opérateur historique amenait à augmenter la facture des particuliers de 6,5 % par an jusqu'en 2015, inflation comprise. L'électricien a proposé plusieurs outils à l'Etat pour réduire cette hausse à 5,1 % par an. Encore trop pour les pouvoirs publics. « Le gouvernement est opposé à une telle augmentation », a déclaré jeudi son porte-parole François Baroin. A quatorze mois de la présidentielle, risquer une polémique sur les tarifs serait dangereux...


Le gouvernement se range aux arguments de la commission réunie autour de Paul Champsaur, qui estime le juste prix de l'Arenh entre 38 et 40 euros par MWh. L'auteur du rapport qui a donné naissance à la loi Nome doit rendre ses conclusions cette semaine. Pour éviter un impact trop fort pour les ménages et les entreprises, il préconise 39 euros. Mais la catastrophe de Fukushima a fait davantage pencher la balance en faveur d'EDF. Elle conduira à un retour d'expérience pour le parc nucléaire français et donc à des travaux supplémentaires pour l'électricien public, même s'il est trop tôt pour quantifier leur coût.


Le niveau final choisi par l'Etat, qui sera fixé dans un arrêté interministériel, ne contentera certainement pas tout le monde. Les associations de consommateurs risquent de monter au créneau, tout comme les industriels, qui craignent pour leur compétitivité.

Aucun commentaire: