Le groupe de distribution Leclerc
teste dans plusieurs de ses magasins les rayons «made in France» réclamés par le
ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, et se donne un an pour
«optimiser» le concept, a indiqué son patron Michel-Edouard Leclerc lundi à
l’AFP.
Il précise qu’en Bretagne, où est
né le groupe, Leclerc a adhéré le premier à «Produit en Bretagne» et à «Nos
régions ont du talent», permettant d’identifier par des logos des produits
régionaux et ainsi de les mettre en valeur.
Mais outre cette valorisation des
produits régionaux qui existe depuis plusieurs années «on teste ce que
Montebourg pourrait appeler un "marketing patriotique" comme le font
des magasins italiens à New York par exemple», explique le dirigeant.
«Tout cela va prendre du temps.
Dans le non-alimentaire, il y a carence de produits 100% français, donc un
problème de définition pour ne pas être en publicité mensongère. On se donne un
an pour tester et optimiser».
Les tests se déroulent
actuellement dans plusieurs enseignes du groupe, à l’instar d’un Leclerc à
Lanester (Morbihan), cité lundi dans le quotidien Le Parisien/Aujourd’hui en
France.
«Nos acheteurs essayent de
"délimiter" un périmètre de produits suffisamment "made in
France" (il y en a plein malgré tout), mais dont le regroupement ferait
"sens"», explique le dirigeant.
Ces produits «on les vend déjà.
La question posée est d’abord une question marketing: les magasins parisiens ou
de Lyon, de Nice sont intéressés, mais en Alsace, en Bretagne, dans le
sud-ouest, nos adhérents sont majoritairement pour une valorisation régionale»,
explique M. Leclerc. «Je laisse s’installer ce débat, je n’y vois que du
positif de toute façon pour les produits français!»
Carrefour a choisi depuis 2012 de
développer en priorité l’offre de produits locaux
Interrogé par l’AFP, Carrefour a
expliqué avoir choisi depuis 2012 de développer en priorité l’offre de produits
locaux, en renforçant l’étiquetage comme tel, tout en cherchant aussi à
valoriser les produits issus des régions françaises. «En ce moment la priorité
dans tous nos magasins c’est vraiment de développer l’offre de produits locaux.
Et dans certains magasins, on développe aussi une logique de produits
régionaux», a indiqué une porte-parole.
«On met par exemple en avant la
photo du producteur, on identifie clairement le lieu de production. Dans un
magasin breton, on va surtout mettre en avant les produits du cru ou de
Bretagne, car le client y est plus sensible», a-t-elle dit.
Elle a souligné que «80% de nos
produits alimentaires sont d’origine française, et même 85% de nos produits en
marque Carrefour». «Et notre marque Reflets de France, qui parle pour elle-même
et qui est plébiscitée par nos clients, valorise le terroir français».
Arnaud Montebourg avait appelé en
octobre à une «mobilisation nationale», invitant les Français à faire preuve de
patriotisme en achetant des produits fabriqués en France, selon lui la clé
d’une 3e révolution industrielle. En novembre, il avait affirmé avoir «demandé
aux enseignes de la grande distribution de mettre du tricolore dans leur
linéaire pour que les consommateurs s’y retrouvent».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire