lundi 20 août 2012

Les communes réduisent leur facture d'éclairage public


Obéissant  aux injonctions de la loi Grenelle, les communes accélèrent la mise en place de programmes de baisse de la consommation de l'éclairage public, qui représente environ 20 % de leur facture d'énergie.


Parmi les 38 dossiers retenus à la mi-août par le ministère de l'Ecologie dans le cadre du premier appel à projets européen sur les initiatives locales en matière d'économies d'énergie, celui de la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) donnera un bon coup de pouce aux communes. Un budget de 16 millions d'euros est mis à sa disposition pour réaliser des diagnostics énergétiques d'installations d'éclairage public.

Selon l'Ademe, l'éclairage public représente environ 20 % de la facture globale d'énergie d'une ville. Un poste de dépenses élevé sur lequel les élus ont pourtant des marges de manoeuvre. L'agence de l'environnement apporte depuis février des aides aux petites communes de moins de 2.000 habitants (soit 31.900 communes concernées dans l'Hexagone) pour diviser par deux leur consommation électrique dans ce domaine.

Des LED dans le tunnel de l'Alma

Les villes plus grosses font aussi la chasse au gaspillage électrique. Dans son dernier contrat, signé fin juillet en partenariat public-privé (PPP) avec ETDE (Bouygues Construction), d'un montant de 27,2 millions d'euros sur vingt ans, Valenciennes a demandé à l'opérateur de réduire de plus de 50 % la consommation d'énergie de la ville, dont 33 % sur l'éclairage public. A Paris ou à Lyon, sous l'impulsion de la loi Grenelle qui stipule la mise en place de plans climat-énergie territoriaux avant fin 2012 pour les agglomérations de plus de 50.000 habitants, la transition est déjà lancée. Paris a signé un contrat unique de performance énergétique en février 2011 avec le groupement Evesa (ETDE-Vinci Energies, Satelec, Aximum), mettant fin aux « 35 contrats différents qui existaient auparavant », explique Laurent Ménard, directeur de la voirie et des déplacements de la Ville. L'objectif : réduire de 30 % la consommation d'énergie dans la capitale d'ici à 2020 en agissant sur les 201.000 sources d'éclairage public et les 144.000 points de signalisation lumineuse tricolore. Dans ce contrat de 672 millions d'euros passé sur dix ans, le volet performance énergétique s'élève à 4 millions par an jusqu'en 2020. L'attribution de ce marché à Evesa avait à l'époque fait des vagues, puisque plusieurs contentieux - dont un toujours en cours à la cour administrative d'appel -ont opposé Citelum (filiale de Veolia et EDF), qui a perdu le contrat pour simple vice de forme, à la Ville de Paris. Une cinquantaine de chantiers énergétiques ont déjà été menés dans la capitale, dont le pont d'Arcole ou la place de la Concorde avant l'été. Suivront à la rentrée, le changement des 1.000 sources du boulevard périphérique et le remplacement par des diodes électroluminescentes (LED) des lampes du sous-terrain de l'Alma - une première dans un tunnel parisien. L'éclairage public coûte 13 millions d'euros par an à la Ville, soit 38 % de la facture globale d'électricité. Avec l'économie visée de 42 gigawatts d'ici à 2020, « nous économiserons plusieurs millions d'euros à partir de 2014 et plusieurs dizaines de millions en approchant 2020 », calcule Laurent Ménard.

Intensité variable

Baptisée Ville Lumière, Lyon espère, elle, la division par quatre de sa consommation d'électricité à l'horizon 2050, avec un objectif de 28 millions de kilowattheures en 2020, puis 9 millions en fin d'échéance. La municipalité annonce avoir déjà réduit de 16,6 % la consommation de ses éclairages urbains depuis 2000. La capitale rhodanienne a ainsi retrouvé l'an dernier un niveau de consommation un peu inférieur à celui de 1989, date de la mise en oeuvre de son premier plan lumière. Parmi les chantiers phares, la place Bellecour est équipée d'ampoules LED, dont l'intensité diminue de moitié pendant la nuit, et la passerelle Saint-Vincent, enjambant la Saône, teste des éclairages déclenchés à l'approche d'une présence, «  générant de 30 % à plus de 50 % d'économies d'énergie », précise Jacques Fournier, responsable du bureau d'études à la direction de l'éclairage de Lyon.

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